Cuba / États-Unis, le flou, la fumée et l’art

Le Flou

Ce mois ci je découvre avec plaisir un article dans Beaux Arts Magazine sur l’art cubain… mais la déception a vite suivi. En réalité aucune information sur l’art cubain ni sur les échanges artistiques n’ont été fournies mise à part l’exposition « Wild Noise » que sera ouverte bientôt au musée de Beaux Arts de la Havane en provenance du Bronx Museum.

Le reste, c’est du blabla politique pour dire qu’à Cuba il n’y a pas de liberté d’expression et qu’on vole les œuvres d’art des Musées mal gardés. Quel gâchis! Il aurait fallu creuser au-delà et ne pas se contenter de reprendre les détails du déjà très médiatisé cas de Tania Brugueras pour trouver que derrière ce mur de fumée construit pas les médias, se cache un vivier énorme de talents dans tous les domaines des arts.

La fumée

Bien sûr que le cas de Tania Brugueras montre que le chemin vers la liberté d’expression (comme elle est conçue en Europe), sera long. Certains Cubains se demandent ce qu’ils préfèrent : garder la contrainte de l’État ou changer pour une nouvelle, celle du Capital. « Plutôt celle du Capital » diront les plus jeunes. « Plutôt celle de l’État » diront les plus âgés. Plutôt celle de l’art, j’ai envie de dire. De l’art qui montre du doigt mais aussi du celui qui caresse. De l’art fait par les milliers de diplômés des écoles de Design et de Beaux Arts, de Cinéma, de gravure… Un jour les médias vont découvrir qu’à Cuba la production artistique bouge au même rythme que dans le reste du monde, démultipliée par le nombre impressionnant de créateurs, dotée d’une grande dose de créativité du fait des carences matérielles. Un art cubain, authentique, global.

D’ailleurs un art et des artistes qui se rendent régulièrement aux États-Unis, à Miami, à New York, à Boston…Car l’embargo n’inclus plus les œuvres d’art parmi les biens pénalisés et depuis l’annonce du rétablissement des relations diplomatiques, les collectionneurs parient sur la nouvelle place que Cuba pourrait occuper dans le marché de l’Art.

L’art

Le prix ​​de l’art cubain a commencé à monter déjà depuis quelques années, tiré à la hausse par les collectionneurs comme M. Farber ou Ella Cisneros ainsi que les grands musées comme la Tate de Londres. Actuellement, les prix des œuvres d’art des « stars » de l’art cubain résident à Cuba comme Yoan Capote, Carlos Garaicoia et le duo artistique conceptuel de Los Carpinteros oscillent entre $ 5000 et $ 400 000 chacun (1). Une installation peut être proposée à $ 16 000.

Mais Cuba représente surtout une mine d’or où les chercheurs peuvent être sûrs de trouver leur pépite. Pour les collectionneurs mais aussi pour les galeristes, qui doivent se concentrer sur la recherche et la visite de jeunes artistes avant-gardistes, à Cuba qui n’auraient pas encore été largement ou bien représentés à l’étranger. Je suis sûre que le moment venu, la presse parlera davantage de l’art et non pas de la répression de l’art. Mais après tout je comprends, la contrainte du Capital s’invite souvent dans les Beaux Arts…magazine.

(1) http://www.wsj.com/articles/art-collectors-predict-stampede-to-cuba-1418946548?tesla=y Consulté le 25 mars 2015

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